Iode : une histoire (1/3)
« Dans la plupart des cas, et comme pour la majorité des cancers, on ignore ce qui a provoqué l’apparition d’un cancer de la thyroïde »
Ligue Contre le Cancer
Contexte
En 1811, le chimiste français Bernard Courtois découvre l’iode. A partir de 1820, grâce aux recherches du médecin genevois Jean-François Coindet, on peut penser que le dérèglement de la thyroïde est la cause du goitre et du crétinisme.
En 1829, le médecin parisien Jean Lugol inventa une formulation populaire d’iode qui contenait 5% d’iode et 10% d’iodure de potassium mélangés avec de l’eau distillée. Ce produit a d’abord été créé pour soigner les poumons, mais au fil du temps, il a été utilisé pour beaucoup d’autres affections différentes comme purifier l’eau ou traiter les problèmes de thyroïde. A la fin des années 1800, l’iode est devenue « le couteau suisse de la médecine ».
Les effets de l’iode proviennent de son grand pouvoir de détoxification, de normalisation et de nutrition des cellules. L’iode est comme le chaînon manquant qui aide le corps à s’autoréguler et à s’adapter. On l’a même appelé : le nutriment universel. Selon le docteur américain Guy Abraham, le corps nécessite l’intervention de l’iode dans de nombreux organes, glandes et processus enzymatiques. L’iode est nécessaire à chaque cellule de notre organisme, il estimait l’apport idéal à plus de 10mg par jour (en France, il est fixé par les autorités à 150 microgrammes). Des études ont estimé la part d’iode consommée au Japon comme étant de 13 à 43mg par jour, les plus hauts niveaux étant détenus par les habitants d’Hokkaido au Japon (NdA : quelle est la spécificité de cette population ?).
Pourquoi l’intérêt de l’iode n’est plus connu par le médecin ?
Parce qu’il n’est pas allé aux conférences de médecine intégrative.
Parce que l’iode n’est pas un marché attractif, qu’il ne peut pas être breveté et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une ordonnance pour en acheter. Ainsi, il n’y a pas de représentant de compagnie pharmaceutique qui vient au cabinet du médecin pour lui en faire la publicité.
Parce qu’il croit toujours la conclusion de Wolff-Chaikoff (NdA : nous y reviendrons), qui prétend que l’iode endommage la thyroïde, est correcte, bien qu’elle ait été discréditée.
Chiffres
En 2020, les maladies thyroïdiennes touchent 15% de la population française (APHP)
Le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté de 182% depuis 1975 (« Ia crise de l’iode »)
Les nodules thyroïdiens sont présents chez plus de 50% des femmes de plus de 50 ans (APHP)
2017 : 3 millions de français (dont 80% de femmes) consomment le médicament Lévothyrox© (« Touche pas à ma thyroïde ! »)
Le nombre des cancers de la thyroïde découverts chaque année en France est d’environ 10 000 (LCLC, 2017)
Selon le RUSH University Medical Center aux États-Unis, 10 à 12 millions de personnes gardent des symptômes d’hypothyroïdie malgré leur traitement
Sources
Dr Jorge Fletchas : Total Body Iodine Sufficiency
Emmanuel Ludot, « Touche pas à ma thyroïde ! Le scandale du Lévothyrox », 2018
Lynne Farrow, « La crise de l’iode », 2017
Antoine De Baecque, « Histoire des crétins des alpes », 2018